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Un bel article pour Sur les Valises

[AVIGNON OFF] « SUR LES VALISES » DE HANOKH LEVIN

Toute la Culture.com

14 juillet 2016 - Par David Rofé-Sarfati

Tout le monde aspire au bonheur. C’est le cas des 23 personnages hauts en couleurs – portés par 7 comédiens – de la comédie chorale « Sur les Valises ». Emplis du désir de se réaliser, ils font et défont leurs valises pour partir en quête d’un ailleurs. Mais indécis, fainéants, incapables de communiquer, leurs valises restent vides, et les cercueils eux s’emplissent. Un moment fort de théâtre, une tragi-comédie grinçante dont vous ne sortirez pas indemne.

Hanokh Levin est difficile et lugubre. Son théâtre est sombre, pessimiste. Dans « Sur les Valises, il est funeste. Et en même temps jubilatoire car il parle de nous. Sans psychologisation, sans élaboration, chez Levin, l’individu est cru, égoïste, peureux, vénal, jaloux, minable, pathétique car il sait qu’adviendra après la mort de ses parents sa propre fin. Chacun son tour. La pièce parle de cela.

Hanokh Levin est difficile à interpréter car ses personnages pensent tout haut. Sans épaisseur ils déroulent chacun leur petit scénario narcissique, leur émouvant et sinistre ego-trip. Pour l’acteur, incarner un personnage qui a tant de mal à s’incarner lui même est un challenge, en jouer plusieurs au sein d’une même pièce est une jolie performance. La troupe ici réussit admirablement cette épreuve en se glissant dans l’esprit du texte.

Gênés autant que réjouis, nous rions à cette succession de ratages, d’empilements de fantasmes solitaires et d’enterrements pratiqués à la va-vite.

La merveilleuse mise en scène, le décor se transforme lentement en une pile de cercueil, nous soutient dans notre épreuve honteusement enchantée. Les comédiens, talentueux, finissent de froncer ce merveilleux.

Une chance donner de découvrir ou de redécouvrir l’univers âpre de Hanokh Levin. (Un univers semblable à celui de « la Visite de la Fanfare » avec Ronit Elkabetz). A ne pas rater.

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